Lettre n°62 – Mars 2025

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Sucy, points d’histoire

Lettre mensuelle de la Société Historique et Archéologique de Sucy-en-Brie (shas.fr)

Les poupées de Berthe NOUFFLARD

En avant-gout de notre exposition de septembre 2025 : Maison Blanche et ses hôtes, cette lettre vous présente un sujet qui nous questionne plus particulièrement : les Poupées créées par Berthe Noufflard.

Une artiste et un contexte

Un petit rappel

Berthe Noufflard née Langweil (5 juillet 1886 Paris – 11 octobre 1971 Paris)

Henri Rivière (1864-1951 Sucy-en-Brie) nous raconte dans ses mémoires son amitié avec Madame Florine Langweil (10 septembre 1861 à Wintzenheim- 22 décembre 1958, rue de Varenne – Paris). C’est une marchande d’arts asiatiques dans le Paris de la fin du XIXe siècle qu’il connut lorsqu’elle avait son premier magasin. Leur amitié s’était étendue à celle de sa fille ainée Berthe. Elle dessine … sa mère montre ses dessins à Henri Rivière qui les trouve « habités ». Une complicité naît entre les deux artistes qui durera toute leur vie. Berthe, jeune artiste et Henri Rivière un peintre graveur, japoniste reconnu échangent autour de la notion de beauté des œuvres anciennes (peintures, dessins, objets d’art) qui sont féconds … « Des amis de plus de 50 ans »

Ses premières poupées

Le Carnaval
Berthe Noufflard
Peinture à l’huile sur toile
Vers 1910, 81 x 100 cm
Inscription concernant le titre – Au revers, sur le châssis :
« le Carnaval ».

En 1910, Paris accueille les Ballets Russes. Berthe assiste à la représentation de Carnaval, un ballet de Serge de Diaghilev (1872 – 1929) sur la musique de Schumann. Elle décide de préparer une peinture qu’elle présentera au Salon de la Société nationale des beaux-arts sous le nº790 : Le Carnaval qui connut un certain succès.

Pour mettre en scène son tableau et faire ses études, elle « s’amusa à modeler et habiller de petites poupées de danseuses sur le conseil de son maître Jacques-Émile Blanche (1861 – 1942), elle avait modelé des figurines de cire… peintes, habillées, disposées et éclairées d’après son souvenir… » Cela va lui permettre de concevoir son grand tableau. Nous avons dans la salle des mariages de Sucy une des œuvres de Jacques-Émile Blanche : un portait de Florence Halévy.

Henri Rivière l’a aussi nourri car il ne faut pas l’oublier, il a été le Directeur artistique du théâtre d’ombres produit au Cabaret du Chat noir à Montmartre.

Edgar Degas (1834-1917) confectionne des figurines en cire de danseuses, femmes au bain, chevaux. L’artiste est un ami d’Henri Rivière et un familier du commerce de Mme Langweil.

Danseuse, position de quatrième devant sur la jambe gauche, troisième étude, sculpture d’Edgar Degas
Gauthier
entre 1917 et 1918
épreuve argentique
H. 14,2 ; L. 8,3 cm.
Don Alberto Martinez par l’intermédiaire de la société des Amis du musée d’Orsay, 1992
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Alexis Brandt
Apothéose de Degas (1885)
photographie de Walter Barnes mise en scène par Degas à Dieppe,
devant la maison de la famille Halévy.
Paris, musée d’Orsay

« Pour L’Enlèvement des Sabines vers 1637, cette pratique avait été aussi celle du peintre Nicolas Poussin qui confectionnait de petits mannequins en cire représentant les protagonistes de la scène ; il les vêtaient -ou-non- de toile fine pour figurer les draperies et les disposait à l’intérieur d’une boîte à perspective … » In Le Temps, Laurent Wolf, publié le 29 juillet 2016.

Après son mariage en 1911 avec André Noufflard (18 janvier 1885 – 18 mai1968), nos deux jeunes artistes parisiens peuvent à loisir peindre mais aussi pour André faire des gravures et pour Berthe des poupées qu’elle habille.

Ils participent à la vie de la capitale grâce à leur réseau composé des Halévy, des relations de Mme Langweil, de l’amitié de M. et Mme Blanche et d’Henri Rivière…

Dans André Noufflard, Berthe Noufflard, leur vie, leur peinture, une évocation par leurs filles et leurs amis, préface du Professeur Jean Bernard de l’Académie Française, nous trouvons page 94, cité un tableau de 1910 de Berthe : Les Poupées. Le collectionneur Paul Cosson léguera ce dernier au Louvre en 1926. Il l’avait acquis au Salon de 1910.

Les Poupées
Berthe Langweil
1910
Huile sur toile
H. 91,0 ; L. 73,0 cm.
Legs Paul Cosson, 1926
Droits réservés © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Gérard Blot

Les JOUETS durant la 1ère Guerre Mondiale

Dès la fin du XIXe siècle et cela a culminé au début du XXe siècle, les jouets allemands importés sont de mauvaise qualité et en quantité. Ils sont considérés comme à mettre à la poubelle. Ils ont envahi le marché français (un peu comme maintenant avec les jouets made in China).

Le buzz est là, tout le monde se questionne à plus ou moins bon escient sur ces jouets allemands, sur la nécessité d’avoir des jouets français pour les petits français made in France et promouvant les valeurs françaises.

Le cas de la poupée

Vers 1907-08, il y a un renouveau de la poupée à Paris : des poupées artistiques signées par des artistes reconnus sont présentés au Concours Lépine dont le Préfet de Paris, Mr Lépine (1846-1933) est l’instigateur. En 1901, le concours se tient tous les ans et présente aussi des jouets artisanaux inventifs et innovants.

« L’événement porte à partir du 30 septembre 1901 le nom d’Exposition des jouets et articles de Paris et donne lieu à une compétition du 24 novembre au 8 décembre suivant, devant un jury. Ce concours devient annuel et est rebaptisé Concours Lépine dès 1901. » Wikipédia

Le contexte est particulier, nous sommes durant la Première Guerre Mondiale avec le refus de continuer à importer des jouets de l’Allemagne ennemie pour les petits Français, mais peu de jouets sont fabriqués.

Même aux États-Unis d’Amérique, le boycott est lancé. Le Lusitania paquebot RSM est torpillé en 1916 par le SM U-20 de la marine impériale allemande au large de l’Irlande. Parmi les naufragés des enfants, l’affaire du Lusitania invite les enfants américains à ne pas demander à Saint-Nicolas des jouets allemands. Une médaille allemande célèbre ce torpillage. Un article en témoigne dans L’Illustration du 13 mai 1916.

La médaille commémorative du torpillage du Lusitania

L’article L’ARMÉE DES JOUETS FRANÇAIS écrit par une écrivaine américaine Mrs Wharton en septembre 1916 p. 9, 10, 11 dans la revue L’Art français moderne, elle encourage les enfants américains à jouer avec des jouets français et explique comment les Français se sont mobilisés en créant des jouets.  « L’Amérique doit accueillir à bras ouverts cette nouvelle « armée d’enfants », cette Croisade qui vient conquérir les nurseries de l’Ouest, restées si longtemps aux mains des Infidèles. Et l’Amérique ne doit pas se contenter d’admirer, — comme elle le fera sûrement — elle doit acheter, distribuer, faire connaitre au loin et en tous lieux les nouveaux jouets de France, si attrayants et si fantaisistes. »

Planche 6 – « Mobilier d’enfants » (Atelier des Soldats mutilés de la guerre)
Extrait de L’Art français moderne. Les jouets de France, bulletin n°2, septembre 1916

Un appel à la création est lancé. Ceux qui les conçoivent sont des artistes, des femmes de la haute société dans un but philanthropique, ceux qui les fabriquent sont pour la plupart des invalides de guerre en réadaptation. Le tout est sous l’égide des musées, des écrivains, des journalistes. 

En 1915, c’est alors que se précise l’intérêt de Berthe pour les poupées. Ce type de production s’apparente certes au domaine des arts appliqués. Berthe y trouvera l’opportunité ainsi d’exposer ses créations à la seconde Exposition des Jouets Artistiques, au Musée des Arts Décoratifs de Paris de novembre 1916 à janvier 1917.

UNION CENTRALE DES ARTS DÉCORATIFS
EXPOSITION DES JOUETS ARTISTIQUES
Image de Guerre Populaire
Novembre 1916, Janvier 1917
Catalogue d’exposition

 Le COMMENT de cette aventure ?

Berthe s’avère et s’avèrera une excellente portraitiste. En 1916, elle est en exil forcé en Italie dans le petit village d’Ajello, son mari André Noufflard, italien par sa mère est au front… et elle travaille aussi à une tête de poupée qu’elle a emportée.

Tête de Poupée
qui fait partie de l’Exposition des Jouets Artistiques
Berthe Noufflard
Patron de corps de poupée
qui a certainement servi pour la jeune fille et le Petit Chaperon rouge
Berthe Noufflard

On retrouve :

  • un document non daté qui est une liste des matériaux qu’elle utilise pour le modelage, la fabrication, l’habillement des poupées et le coût estimé ;
  • une liste non datée de 7 types de poupée ;
  • quelques factures datées de février 1916 d’un fournisseur turinois où l’on trouve des parties de poupées et des accessoires.

Tout cela témoigne de la preuve de son activité.

Elle en concevra un certain nombre qui seront exposées dans une vitrine conçue par Henri Rivière et envoyées par son intermédiaire pour l’exposition.

Vitrine contenant l’envoi de Berthe Noufflard pour l’exposition Les Jouets Artistiques.
Différentes têtes, une jeune fille, un petit garçon et le Petit Chaperon rouge.
Vitrine conçu par Henri Rivière.
Photographie
Poupée petit Chaperon rouge
Berthe Noufflard
Paris, musée des Arts décoratifs, dpt Jouet (Inv. 55992)
Photo L. Laurent Sully © ADAGP Paris

La vitrine contient des têtes de bébés, des petites filles, des personnes régionales à différentes étapes de création. Dans notre langage du XXIe siècle, c’est du work in progress. L’étage du bas donne à voir un intérieur alsacien (la mère de Berthe, Mme Langweil est d’origine alsacienne et œuvre très généreusement pour une Alsace française) occupé par « une toute petite poupée et trois plus grandes, une petite fille, un jeune enfant » et un « petit Chaperon rouge » pieds nus portant un panier. Cette poupée fait partie des rares créations de Berthe existantes à l’heure actuelle et conservée au MAD ex-Musée des Arts Décoratifs de Paris.

Un Poilu et un Paysan
1916 – 1917
Berthe Noufflard
Corps en bois, têtes en matériaux composites et peintes.
Collection Paris, musée des Arts décoratifs

Dans notre voisinage sucycien, André Hellé (1871- 1945)

Fils de pharmacien vit son enfance à Boissy-Saint-Léger.

L’Arche de Noé
André Hellé
1911
24,5 cm de hauteur, 52 cm de longueur et 17,7 cm
Collection du Musée du Jouet de Poissy, inv.MJ.2006.16.1.1 à 24

Dès 1910, Il crée des modèles de jouets en bois d’une forme novatrice qui le différencie des jouets d’Outre-Rhin, et produit une série appelée « L’Arche de Noé » jouet emblématique, l’Arche de Noé et ses 24 animaux en bois, commercialisé dès 1912 par les Grands Magasins du Printemps. Il reçoit, pour ses jouets, la médaille d’or et le diplôme d’honneur de la Société d’encouragement à l’art et à l’industrie qui est en lien avec l’UCAD. Depuis 2015, la médiathèque municipale de Boissy-Saint-Léger, ville de son enfance, porte son nom.

Dans le Musée des Arts Décoratifs, il y a l’UCAD (Union Centrale des Arts Décoratifs) dont M. Louis Metman en est le conservateur et son promoteur. L’UCAD joue un rôle important dans cette aventure de la Poupée Française avec 91 exposants dont la moitié sont des poupées juste créées. Mais pour Berthe pas de suite en vue de fabrication en mai-juin 1919 ne sera donnée malgré les courriers avec trois sociétés différentes et un atelier de réinsertion pour les Invalides de Guerre.

Les années 20 des marionnettes aux poupées

La guerre passée, un nouveau projet anime Berthe Noufflard et son mari André. Henri Rivière est associé à ce dernier ainsi que des amis.

Le couple habite dans l’hôtel particulier de Mme Langweil au 61 rue de Varenne Paris dans l’appartement du haut de la maison ainsi que dans leur clos masure en Pays de Caux à Fresnay-le-long. Ils lisent et travaillent à leurs peintures qui questionnent pour Berthe le portait et pour André, le paysage.

L’idée de monter un théâtre de marionnettes se dessine en 1920 durant leur séjour à Biarritz du 16 janvier au 6 février en compagnie des Niaudet, de Florence Halévy, de Madeleine Comte pour aboutir au printemps 1922 à la représentation de Le Jeu de l’Amour et du Hasard de Marivaux. André dessine en mars les marionnettes dans ses carnets 12 et 15, puis les modèle. Berthe modèle, elle, Sylvia et Lisette le 22 mars, puis les costumes de Dorante et de Mario cf. Notes recueillies.

Le Jeu de l’Amour et du Hasard
André NOUFFLARD et Berthe NOUFFLARD
Cinq des marionnettes : M. Orgon, Dorante, Sylvia, Mario, Lisette .
Hauteur 35 cm environ -1922 –
Photographie

Deux ans de travail pour nos trois artistes : « André … a construit le théâtre et les décors, guidé par les compétences de Rivière. Il a aussi modelé tous les personnages masculins, et peint leur visage et leurs mains, tandis que Berthe se chargeait de Lisette et Sylvia ; de la couture aussi : toutes les marionnettes sont habillées par ses soins des costumes les plus raffinés, coupés souvent dans d’authentiques tissus anciens. Elle a recherché de tout petits boutons, des dentelles minuscules. André brosse les décors, Rivière installe l’éclairage. Les répétitions sont passionnantes, les rôles lus par quelques amis choisis, pendant qu’André et Rivière manœuvrent les fils. À chacune des deux représentations, le 9 et le 11 mars, une quarantaine d’invités sont accueillis par les deux petites filles (Henriette et Geneviève) en « costumes Chardin », ouvrage de leur mère. Le succès est considérable. » « Rivière se dépasse, écrit André, et nous électrise tous. » in Le journal d’André

16 Janvier 1922, Berthe Noufflard a reçu une commande pour le musée du Tourisme par M. Baudry de Saunier, président du Touring-Club de France.

Elle fabrique des poupées régionales : Une petite Alsacienne, modelage. Hansi apprend à Berthe à faire le noeud de la coiffe. 27 janvier 1922. Une Tarine, modelage de la tête. 31 janvier. Une Bigoudenne; février. Une Lorraine. mars. Une Bordelaise. Finie le 28 mars. La Normande. 2 janvier 1924. La Lorraine. 28 janvier 1924. Poupée Alsacienne. 23-24 avril 1924. L’Auvergnate, poupée 1927.

Un travail complexe qui nécessite des recherches avant le modelage, la peinture et l’habillage.

Ces poupées sont perdues au début de la Seconde Guerre mondiale lorsqu’elles voyagent pour Strasbourg en vue d’une exposition.

Poupée régionale
Femme de la vallée de Munster
Berthe Noufflard
Photographie ancienne et poupée

À l’heure actuelle, c’est la seule poupée qui reste de cette série à notre connaissance. Le musée Unterlinden (propriété de la Société Schongauer, Colmar) possède une Poupée régionale : Femme de la vallée de Munster (don de Mme Noufflard-Langweil, 61 rue de Varenne, Paris  en 1929). En voici la fiche faite par le musée :

  • Matériaux et techniques : matériaux composites (poupée) ; laine, coton, fibres cellulosiques, fibres indéterminées, soie, peau noire, paille (cousu main) (costume) ; bois, métal (râteau)
  • Dimensions : H. 56 cm ; l. 25 cm ; P. 12 cm ; Vol. 0,0168
  • Description : Structure en métal, bois et céramique. Elle porte un bonnet à bride et à noeud frontal dit « Nawelhiwala » noir, un châle en soie, un corselet bordeaux et noir noué par de larges noeuds, une chemise en surgé blanc, une culotte et une jupe à motifs de plumes noires comme le corselet, et un tablier gris-bleu noué à la taille par un ruban. Elle porte aussi des bas en tricot noir, des chaussures en cuir. Elle tient un râteau et un chapeau de faneuse.
Catalogue Exposition Galeries Simonson Tableaux André Noufflard et Tableaux et Poupées Berthe Noufflard
couverture catalogue et page de catalogue
catalogue conservé à la Bibliothèque du Musée des Arts Décoratifs
1924

Une dernière manifestation de ces mystérieuses poupées pour nous est donné à voir aux Galeries SIMONSON, 19 rue Caumartin Paris du jeudi 14 Février au mercredi 27 Février 1924 avec des TABLEAUX d’ANDRÉ NOUFFLARD et des TABLEAUX et POUPÉES de BERTHE NOUFFLARD dans le catalogue de leur exposition.

En conclusion

Nous aurons pu voir que cette histoire de Poupées ne se limite pas à une démarche d’artiste de notre chère Berthe Noufflard mais s’inscrit aussi dans le contexte de la Première Guerre mondiale. La qualité de ses portraits se retrouve magnifiée dans sa créativité au service du design d’objet (terme contemporain). Plusieurs points restent à élucider : dans quelles archives dorment les photographies des Poupées régionales de Berthe qu’elle avait conçues pour le musée du Touring Club et quelle est l’histoire de cette poupée trouvée sur un site américain de vente de poupées et qui s’avère être sur le sol français chez un antiquaire La Girafe bleue de Venejan dans le Gard, en Occitanie.

Poupée
Berthe Noufflard
La Girafe bleue de Venejan dans le Gard, en Occitanie.

Nous vous attendons pour nos expositions 2025 Maison Blanche et ses hôtes : sur deux sites cette année à l’Orangerie du 12 septembre au 28 septembre et à Maison Blanche du 17 septembre au 25 septembre 2025

BIBLIOGRAPHIE

  •  ANDRÉ NOUFFLARD, BERTHE NOUFFLARD, leur vie, leur peinture, une évocation par leurs filles et leurs amis, préface du Professeur Jean Bernard de l’Académie Française
    Ouvrage réalisé sous les auspices de l’ASSOCIATION ANDRÉ ET BERTHE NOUFFLARD 61 ,RUE DE VARENNE, 75007 Paris
    1982
  • Dolls The Collector’s Magazine SEPTEMBER / OCTOBER 1985
  • L’ILLUSTRATION du 13 mai 1916
  • L’ Art français moderne. 1916-01.

Lettre élaborée par Isabelle Gadoin


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